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Près de 30 000 ha de blé dur toujours pas semés

Matthieu Killmayer, animateur de la filière blé dur chez Arvalis, fait part d’une situation « catastrophique » dans la région Ouest océan. © R. FOURREAUX

Arvalis a fait état, lors de la 22e journée Blé dur, le 4 février à Aix-en-Provence, d’une sole nationale prévue à nouveau en baisse de 4 %, à 240 000 ha. Au 29 janvier, 50 % des surfaces de blé dur n’étaient d’ailleurs toujours pas emblavées dans la zone Ouest océan.

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Alors que les cours du blé dur se sont nettement raffermis depuis cet automne, Arvalis tablait initialement sur une stabilité, voire une légère reprise de la sole nationale. Les conditions climatiques très humides lors des semis en ont décidé autrement.

Encore 90 % à semer en Camargue et sur le littoral atlantique

Au 29 janvier, selon les estimations de l’institut technique, il restait encore à semer 10 % du blé dur dans le Sud-Est (dont 90 % en Camargue) et 5 à 10 % en région Centre où 30 % des semis se sont déroulés après les fêtes. Dans le Sud-Ouest, tout est quasiment semé (dont 35 % en janvier), excepté 10 à 20 % dans l’ouest audois.

C’est dans la zone Ouest océan que la situation est la plus préoccupante avec encore 50 % des surfaces non semées : de 20 à 40 % dans les argilo-calcaires, 50 à 70 % dans les limons, et de 70 à 90 % dans les zones de marais, proches du littoral. « Les agriculteurs peuvent semer jusqu’au 15 février dans l’intérieur des terres et jusqu’au 15 mars dans les marais », signale néanmoins Matthieu Killmayer, animateur de la filière chez Arvalis.

20 000 ha de blé dur manquaient donc encore au 29 janvier dans la région Ouest océan, auxquels il faut ajouter 2 000 ha dans le Sud-Est, quelques centaines d’hectares dans le Lauragais, et entre 3 500 et 7 000 ha dans le Centre. Soit près de 30 000 ha.

La sole la plus basse du siècle

Concernant les surfaces définitives, Arvalis s’attend à une érosion de 5 % dans le Sud-Est, à 20 000 ha, une stabilité dans le Sud-Ouest (77 000 ha), une forte chute de 25 % dans la région Ouest océan, à 40 000 ha, et une hausse de 10 % en région Centre (73 000 ha) due à un report du blé tendre vers des semis tardifs de blé dur.

Au global, la sole française de blé dur devrait à nouveau s’éroder de 4 %, à 240 000 ha, « le niveau le plus bas depuis vingt à vingt-cinq ans », selon Matthieu Killmayer. Pour rappel, les 500 000 ha avaient été dépassés en 2010, et même encore 400 000 ha en 2016.

240 000 ha pourraient mener, sachant que l’on peut déjà considérer que le potentiel est entamé de 20 % pour les blés semés après les fêtes, à une production comprise entre 1,2 et 1,26 Mt. Il faudrait remonter à 1997 pour retrouver un niveau plus faible.

Renaud Fourreaux

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